Orthophoniste

Le secteur de l’orthophonie enregistre une forte croissance ces dernières années, et ce malgré la politique amorcée de maîtrise des dépenses de la santé. Cela est dû à la population vieillissante, à la hausse du nombre de personnes souffrant de maladie longue durée et au développement constant de l’hospitalisation à domicile qui favorise la rééducation des malades dans leur résidence. Néanmoins la profession souffre d’une pénurie de professionnels, en particulier dans les campagnes. Dans ce contexte, la création d’un cabinet libéral semble alors opportune. Voici donc 5 conseils pour vous aider à créer votre cabinet d’orthophonie.

1-Détenir le certificat de capacité d’orthophoniste

Vous devez impérativement être détendeur d’un certificat de capacité d’orthophoniste pour créer votre propre cabinet. Il s’obtient après 5 ans d’études post-bac, mais le concours d’entrée est assez sévère. En effet, moins de 10 % des candidats sont admis à l’issue de cet examen d’aptitudes. Il existe actuellement 18 centres de formation en France auprès desquels on peut obtenir ce fameux sésame.

2-Les contraintes à l’installation

Avant de vous installer, vous devez enregistrer votre diplôme auprès de l’ARS (Agence régionale de santé) de votre département d’exercice. Attention, un changement de lieu d’activité, une interruption ou un changement de statut professionnel de plus de deux ans nécessitera un nouvel enregistrement.

Vous devez ensuite vous inscrire auprès de l’URSSAF et obtenir une carte professionnelle à la CPAM.

Soyez vigilant sur le lieu d’installation car certaines zones sont surpeuplées d’orthophonistes, comme l’Ile-de-France et le Sud. A fortiori, les villes moyennes et les villes rurales offrent de nombreuses opportunités.

3-Se faire connaître auprès de la patientèle

Une fois installé, il faut bien entendu vous faire connaître auprès des patients. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien dans la profession, mais pas seulement. La plaque professionnelle reste un moyen simple et efficace car vous pouvez faire apparaître votre nom, profession et coordonnées. Pensez également à vous inscrire dans différents annuaires, en privilégiant celui des pages jaunes. Vous pouvez le faire en ligne ou par téléphone au 0810 810 767.

4-Etablir des liens de confiance avec les prescripteurs

L’exercice de la profession ne se fait que sur prescription médicale. Il est donc indispensable d’établir et entretenir des bons rapports avec la palette des prescripteurs éventuels : maison de retraite, médecins, hôpitaux publics, cliniques privés, instituts médico-pédagogiques…

Pour ce faire, lors de la création de votre cabinet, vous pouvez leur envoyer une lettre accompagnée d’une plaquette qui résume votre activité et vos compétences. N’hésitez pas à leur dire que vous prendrez contact avec eux prochainement afin de vous présenter personnellement.

Par la suite, lorsque le prescripteur vous enverra des patients, ne négligez pas le rapport que vous devrez lui transmettre au terme du bilan. Un document soigné et sérieux établira un climat de confiance avec lui.

Ne négligez surtout pas les maisons de retraite qui peuvent chaudement vous recommander auprès des familles : « les séances d’orthophonie sont très utiles pour les personnes âgées, or peu de gens le savent ! Il ne faut pas attendre trop longtemps avant de les prendre en charge ; pris assez tôt, on peut stabiliser leurs capacités et connaissances encore présentes, notamment dans le cas des maladies dégénératives. Les séances d’orthophonie ont un réel impact positif sur le ralentissement du déclin cognitif », nous explique Jeanne de Leissegues, une orthophoniste diplômée en Neuropsychologie à la Salpêtrière qui s’occupe des adultes et des personnes âgées à Paris.

5-Les investissements à prévoir

A l’installation, l’orthophoniste doit disposer de 3 mois de chiffre d’affaires environ pour faire face à certaines charges : travaux, mobiliers, matériel pédagogique et frais annexes (les droits d’enregistrement, les frais d’actes chez le notaire et les frais de rédaction du bail). Il lui faut également financer le local (en achetant les murs ou en signant un bail professionnel) et suivre quelques règles : la pièce de consultation doit être insonorisée afin de préserver la confidentialité nécessaire et l’éclairage doit être convenable dans chaque pièce.

A noter toutefois : contrairement aux autres professions paramédicales, la création d’un cabinet d’orthophonie nécessite un faible investissement car il n’y a pas de matériel coûteux à acheter.

Pauline de Waele


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